Genèse
Nous avions avec mon conjoint placé ma grossesse, mon accouchement et le développement de notre petit (et premier !) garçon sous le signe de la physiologie et du naturel. Après un accouchement merveilleux et en douceur en salle nature à l’hôpital, un peau à peau et une première tétée à quelques minutes de vie, je ne m’étais jamais vraiment posé la question de la longueur de mon allaitement. Dans notre cercle familial et amical, nous entendions ici et là combien l’allaitement était laborieux, douloureux, fatiguant pour la maman… Et pourtant, après les quelques jours où il faut tout apprendre aussi bien pour la maman que pour le bébé, l’allaitement s’est tout doucement mis en place. Avec son lot de douleurs, de fatigue, d’engorgement certes mais bien loin du tableau qui m’avais été dressé et avec le soutien indéfectible du papa indispensable en cas de découragement ! Ce qu’on oublie souvent de préciser aux jeunes mamans, c’est qu’une fois que l’allaitement fonctionne bien, ces petits moments maman-bébé sont synonymes de tendresse, douceur et n’ont tout simplement pas de prix.
La fausse conviction de la nécessité d’un sevrage
Au bout de trois mois et quelques de congés maternité, un allaitement bien en place et un déplacement de 10 jours aux Etats-Unis en vue, il était pour moi certain que je ne pouvais, même si cela me chagrinait énormément, continuer à allaiter mon petit. Nous avons donc commencé à lui donner mon lait tiré au biberon pour l’y habituer petit à petit. Puis, nous avons introduit (à mon grand désespoir) un biberon de lait artificiel. Après 3 mois d’allaitement exclusif, le biberon de lait tiré a été accepté sans problème mais pour le lait artificiel, c’était une autre histoire – rejet complet ! Même si dans le fond, je n’étais pas mécontente qu’il refuse le lait artificiel, je comprenais l’angoisse de mon conjoint de se retrouver seul avec un stock de lait certes important mais pas suffisant pour couvrir les besoins de notre petit pendant 10 jours. Après un changement de marque de lait, il a finalement accepté le lait de vache avant mon départ. Cet épisode de refus m’a pourtant permis de repenser mon allaitement car je n’étais vraiment pas prête à le sevrer, j’ai donc congelé un maximum de lait tiré. Nous avons décidé ensemble de continuer l’aventure allaitement et de compléter avec un minimum de lait en poudre pendant mes déplacements.
Le premier déplacement lointain et long
Après des au revoirs difficiles, c’est parti pour la reprise et me voilà en route pour les Etats-Unis avec un congélateur bien achalandé en lait maternel à la maison et un tire-lait manuel dans mon sac, objectif : maintenir ma lactation ! Ça peut paraître bête mais l’allaitement était pour moi le lien qui m’unissait à mon bébé et me permettait de moins culpabiliser de partir loin de lui. C’est, aujourd’hui encore, toujours le cas à chacun de mes déplacements, comme un petit fil rouge, qui nous lie tout au long de la journée. Je vous avoue qu’avec un long courrier, un décalage horaire de 10h, contrôler mes montées de lait et maintenir ma lactation n’a pas été une mince affaire, loin de là ! J’ai été chanceuse à l’aller de pouvoir tirer mon lait à ma place (car personne à côté de moi), ce fut un peu plus difficile au retour avec deux voisins de siège et des toilettes que je ne me voyais pas bloquer pendant quinze minutes.
Une fois sur place, je travaillais sur un salon et j’ai expliqué à mes collègues proches que je devrais m’absenter plusieurs fois pendant la journée, ils ont tous compris et cela a même aiguisé la curiosité de certains hommes sans enfant qui m’ont posé tout un tas de questions sur les mécanismes de l’allaitement !
A mon retour, quel bonheur cela a été de pouvoir allaiter mon bébé et de retrouver cette proximité et douceur qui m’ont tant manquées pendant mes dix jours d’absence. Il a fallu certes relancer la lactation et mettre mon bébé au sein plus souvent, reprendre les tétés nocturnes, faire une cure de fenugrec (merci Véronique !!) mais tout est revenu dans l’ordre au bout de quelques semaines.
Epilogue
Je suis maintenant devenue une professionnelle du tirage de lait en toutes circonstances avec mon tire-lait électrique de poche ! Pendant ces dix jours aux Etats-Unis et mes quelques déplacements européens depuis, j’ai tiré mon lait dans tellement d’endroits, des toilettes d’aéroport, d’hôtels mais aussi découvert que certains pays proposent des ‘lactation suites’ dans les gares et aéroports, très appréciables, et qui permettent de tirer son lait/allaiter dans de biens meilleurs conditions ! Quand je ne suis pas en déplacement, je tire deux biberons de lait pour la journée chez la nourrice, le reste du temps, c’est allaitement ! J’arrive à apprécier mes déplacements car je sais qu’à mon retour la tétée des retrouvailles sera merveilleuse.
J’aurais des milliers d’autres choses à vous raconter sur cette magnifique aventure qu’est l’allaitement mais mon texte est déjà bien long… Je vous confesse toutefois que ça m’est tombé dessus, je ne pensais pas trouver cette expérience si enrichissante, gratifiante, pourtant il n’y a rien de plus naturel au monde. Aujourd’hui, après 6 mois et quelques semaines d’allaitement, je me dis que finalement, ça n’était pas si compliqué et que si on le souhaite, tout est faisable….
Enfin, si c’était à refaire, j’aurais tiré plus de lait pendant mon congé maternité pour ne pas avoir à introduire de lait artificiel et être en allaitement exclusif !
PS : c’est une aventure collective que je n’aurais pas réussi sans le soutien de mon conjoint, la Leche League, et les mamans et conseillères en lactation sur Facebook !
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- Voir l’onglet témoignages
Bravo à toi pour ta persévérance! C’est vrai que les moments d’allaitement sont tellement beaux que ce serai dommage d’arrêter si on ne le veut pas. Tant de fausses informations circulent sur le fait que l’allaitement devrait s’arrêter à la fin du congé mat, alors que c’est totalement faux lorsque la lactation est bien en place! L’important est vraiment d’être bien entourée et de s’informer .
De mon coté, je n’ai pas eu a reprendre le travail donc je n’ai pas eu à faire de stock. Pour la petite histoire, j’ai même revendu tout neuf le pack de biberons que j’avais acheté en prévision de la fin de l’allaitement et je n’ai donc jamais préparé de biberon. On m’aurait dit ça enceinte, je ne l’aurai pas cru, comme quoi il n’y a aucune obligation à sevrer ou à passer son bébé au biberon.
Bonjour,
Je dois partir 48h fin août un week-end et pareil en septembre et je ne veux absolument pas sevrer ma fille à cause de cela mais ça me fait très peur. Puis-je emmener mon tire lait en avion ? (spectra S1) En cabine ? en soute ? Dois-je avoir un bagage en soute pour ramener le lait tiré pendant le we ? J’ai très peur de devoir laisser mon tire lait ou mon lait tiré à l’aéroport … Comment organiser mon départ ? Est-ce que je dois l’habituer à prendre le biberon avant ? prévoir un lait artificiel au cas où je n’ai pas assez de stock ? Tout cela m’angoisse vraiment et j’hésite à annuler mes voyages pourtant attendus … Merci pour vos conseils !
@de Marion
Le tire-lait est normalement accepté en cabine.Le problème c’est de rapporter le lait tiré qui risque de geler-dégeler en soute mais qui ne sera pas accepté en cabine.
Donc vous ne pourrez pas forcément rapporter votre lait.
Pour le biberon, votre fille aura quel âge lors de vos voyages ?
Bonjour ! Je cherche désespérément des témoignages et de l’aide pour appréhender une absence de 3 jours avec mon mari et mon fils aîné et poursuivre mon allaitement. Bébé 2 a 5 mois 1/2 un allaitement exclusif bien en place. Bébé accepte les biberons il en a déjà pris mais pas beaucoup (1 par semaine) lorsque je m’absente pour un RDV par exemple. J’ai eu beaucoup de mal à faire un stock de lait et j’ai réussi à congeler 1,300L en prévision de ce séjour. j’espère que cela suffira.
Nous avons débuté la diversification il y a une semaine uniquement avec une purée de légume le midi qu’il prend très bien, je me demande si je ne dois pas introduire dès demain une compote à 16h pour que mon fils ait une plus grande sensation de satiété durant mon absence … j’ai prévu de partir avec un tire-lait medela a piles et un tire-lait manuel avent. Je ne suis pas douée pour les utiliser et je redoute de ne pas réussir dans un contexte compliqué d’aéroport ou de transport en général. Vos conseils sur le nombre de tirage nécessaires par jour ? Que faire pour que mon fils souffre le moins possible de cette absence d’autant qu’il sera gardé (a notre domicile certe) mais par sa mamie qu’il ne connaît pas bien. Merci de vos trucs et astuces s’il en existe … J’ai peur que cette séparation soit très pénible même si elle intervient en amont de la reprise du travail d’ici 3 semaines qui sera
certainement une etape compliquée. NB : j’ai cherché à m’abonner à un groupe d’entraide très connu sur Facebook mais la seule réponse donnée est qu’il n’est pas conseillé de s’absenter et que malheureusement bébé risque fort de ne pas vouloir le sein à mon retour …
@Hélène
Pour 3 jours d’absence, votre stock de lait ne me parait pas suffisant. Donc vous pouvez certes donner un peu plus de solides mais aussi proposer un peu de préparation pour nourrissons. Un bébé boit en moyenne 750 ml de lait par 24h.
Ceci dit, il est impossible de prévoir ce que votre bébé va accepter de boire donc peut-être que votre stock suffira…
Pendant votre absence, vous pouvez essayer de tirer votre lait au moins 4 fois par 24h, plus si c’est possible. Le but est d’abord d’éviter les engorgements puis une baisse de lactation.
Il y a effectivement un risque que votre bébé refuse le sein à votre retour mais c’est relativement rare.
Si cette absence est pour une raison joyeuse, essayez d’en profiter le plus possible.
et proposez le sein dès votre retour 😉
Merci beaucoup d’avoir pris le temp de répondre! Vos conseils vont grandement m’aider!