- Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
En fait, je n’ai pas eu de choix à faire car je n’ai jamais pensé à arrêter ! Je ne me suis même pas posée la question. Si mon bébé avait été le bébé de quelqu’un d’autre, il aurait aussi fallu que je prenne tout autant de temps pour m’en occuper, pour le nourrir, le consoler, l’endormir… alors pourquoi arrêter si l’allaitement comble largement tous ces besoins ? Et mon enfant prenant une place dans mon agrément, il a tout autant de droit qu’un autre à ce que je m’occupe de lui et réponde à ses besoins.
L’allaitement est naturel pour moi, c’est ancré en moi, impossible d’y renoncer d’autant plus que j’ai la chance d’être avec mon bébé tout le temps !
- Comment vous êtes-vous organisée ?
Pas vraiment d’organisation puisque soigner, éveiller, répondre aux besoins des bébés est mon métier. Mon bébé aurait été nourri au biberon, ça aurait été la même gestion. Pendant les tétées, je fais en sorte que la petite que j’accueille (deux ans) joue près de moi, tout en ayant au préalable vérifié qu’il n’y ait pas de potentiel danger (ex: un crayon par terre sur lequel elle pourrait glisser) et afin que je sois détendue au mieux durant la tétée. Quand mon bébé veut s’endormir au sein, on se pose sur le canapé et on raconte une histoire, on parle ou alors elle me demande pourquoi bébé boit son lait (je lui ai expliqué) bref c’est notre petit moment de conversation calme. J’ai la chance d’avoir un bébé qu’on peut déclipser du sein et poser sans qu’il ne se réveille alors une fois bien endormi, je vais le poser dans son lit.
- Quelles ont été vos principales difficultés ?
J’appréhendais la reprise du travail car c’est une petite fille que j’ai depuis qu’elle est tout bébé et elle est assez speed donc peur qu’elle chute et se blesse pendant que je donne une tétée. En plus, deux ans, l’âge de l’opposition… Lorsque je l’ai retrouvée, elle venait tout juste d’acquérir la propreté donc des va-et-vient aux wc toutes les vingt minutes… J’avais peur que ça se passe mal à cause de ça mais en fin de compte, ça se passe bien.
Après c’est sûr que s’occuper d’enfants demande beaucoup d’énergie, d’organisation, en plus des allers-retours à l’école pour amener mes deux grands… la journée passe vite !
- Quels ont été vos meilleurs moments ?
Le plus émouvant, c’est le premier jour, lorsqu’elle est revenue chez moi après mon congé maternité, mon bébé a voulu téter alors je me suis posée dans mon canapé et j’ai placé mon bébé au sein. Intriguée, la petite s’est approchée de moi, a pointé mon bébé du doigt en me demandant ce que mon bébé était en train de faire. Je pense qu’elle avait bien vu que mon fils faisait autre chose qu’un câlin alors s’est approchée un peu plus, s’est penchée et elle demandait à nouveau ce que faisait mon bébé. Je lui ai alors expliqué qu’il buvait son lait. Elle s’est mise à sourire, attendrie et sans doute émue de la scène, elle a posé sa petite main sur la tête de mon fils, comme pour ajouter de la douceur d’elle aussi.
- Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Mon métier me permet d’allaiter facilement mon bébé dans le sens où je n’ai pas à tirer puisque mon fils peut venir le tirer à la source de lui-même. Mais j’aimerais quand même dire que le sevrage, lorsqu’on reprend le travail, n’est pas une fatalité et que c’est tout à fait possible de poursuivre l’allaitement. J’ai une maman, dont j’ai accueilli l’enfant, qui avait des horaires décalés et pourtant elle a poursuivi son allaitement jusqu’à douze mois. Alors que son entourage lui disait que ce n’était plus la peine d’allaiter, je l’ai encouragée à poursuivre (et quelque part, ça nous a rapprochées encore plus…)
Le lait maternel est un don précieux et les tétées-retrouvailles sont tellement plus intenses qu’il serait dommage de passer à côté de ça !
- Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Oui, bien sûr ! C’est d’ailleurs déjà la troisième fois. Ce que je changerais ? Rien car ça me convient très bien comme ça… et à bébé aussi ! Un néné tout bon, tout frais, n’importe où, n’importe quand, alors que maman travaille, que demander de plus…?
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Oauh, une AssMat qui allaite ! Super ! 🙂
Je suppose que vous acceptez le lait maternel des mamans alors et que du coup, vous savez comment le conserver, le gérer, etc.
Pour ma part, les 2 nounous que j’ai employées n’ont pas allaité, mais ont accepté de donner du LM (et même les couches lavables!). Il faut dire que l’acceptation du LM était un critère important de choix de nounou!
Mais c vrai que l’on voit la différence entre nounou allaitante ou non, car la gestion des biberons (horaires, quantité identique à chaque fois, mélange avec des légumes vers 6 mois pour « initier à d’autres goûts » -arghhh-) est quand même influencé par le mode d’alimentation qu’elles avaient adopté pour leur enfants.
En tout cas, bravo !