- Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
J’ai appris ma grossesse pendant que nous étions en création d’entreprise (dépôt vente spécialisé en vêtements d’enfants). Je savais que mon congé maternité serait court, mais je tenais à allaiter Ambre tant que cela nous conviendrait à toutes les deux.
L’allaitement a toujours été une évidence pour moi, et j’avais beaucoup souffert de ne pas réussir à allaiter son grand frère, malgré toute l’aide que j’avais à l’époque (sage femme pro allaitement, association Allo Allaitement 44, le lactarium de Nantes…).
C’est pourquoi j’ai donc décidé de l’amener avec moi au magasin (je travaille seule) dans un premier temps, et de tirer mon lait lorsqu’elle serait gardée.
- Comment vous êtes-vous organisée ?
J’avais aménagé un petit coin un peu à l’écart, avec un berceau, au magasin pour les siestes de ma puce. Je n’avais pas de fauteuil ou d’endroit où me poser à l’aise pour l’allaiter, c’était donc, tout simplement, sur ma chaise de bureau devant le pc…. Il m’est souvent arrivée de l’allaiter devant des clients, c’est quelque chose qui ne m’a jamais gênée, car je m’arrangeais pour que mes vêtements permettent d’allaiter « discrètement » (pour info, je n’ai pas acheté de vêtements spécial allaitement- à part la lingerie, juste quelques débardeurs et cache-coeur).
Ambre a été gardée en nourrice à partir de 3 mois. Elle avait déjà pris quelques biberons avec ma mère, je savais donc que ça n’était pas un problème. J’ai commencé à tirer mon lait à ce moment là .
Je tirais mon lait 5 fois par jour… le matin avec elle sur l’autre sein, dans la matinée au magasin, le midi chez mes parents, dans l’après-midi au magasin, et le soir pendant qu’elle dormait.
- Quelles ont été vos principales difficultés ?
Les « séances tirage » au magasin étaient assez pénibles. Je laissais le magasin ouvert, je tirais mon lait dans la réserve en guettant si personne n’arrivait… J’ai rapidement eu du mal à tirer en quantité suffisante, malgré le tire-lait double pompage, et j’en suis venue au lait artificiel en complément.
- Quels ont été vos meilleurs moments ?
Il y a les tétées nocturnes où, malgré la fatigue, je fonds de voir ma puce se rendormir contre moi.
Il y a indiscutablement la tétée de retrouvailles, celle où elle n’a de cesse de râler tant que je ne lui donne pas le sein.
Il y a aussi tous ces moments durant la tétée où Ambre commence à me regarder, me sourire et fini par s’arrêter de téter pour me faire de grands sourires, jouer avec mes cheveux, mon visage…. ou regarder son père et lui faire de grands éclats de rire !
- Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Que cela vaut vraiment le coup d’essayer, au moins essayer. Tirer son lait peut être contraignant, mais cela permet de conserver ces moments privilégiés avec son enfant. Et plus on avance dans l’allaitement, plus il y a de moments complices avec son bébé…. Et de bien s’entourer, d’être soutenue.
- Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Sans hésitation, je referais de même… enfin, si je pouvais, je prendrais un vrai congé maternité, voire même un congé parental… Et si je pouvais, j’essayerais de moins me prendre la tête avec les quantités de lait tirées…
Aujourd’hui, Ambre a 6 mois passés, je l’allaite toujours matin, soir et nuit (elle réclame encore une tétée, c’est raisonnable je trouve). Vers ses 5 mois j’ai stoppé tous les tirages sauf celui du midi, que je viens de supprimer.
J’espère que nous pourrons conserver encore quelque temps les tétées du matin et du soir, je ne suis pas encore prête à la sevrer totalement.
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