- Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
Avant toute chose, je précise que je suis une française expatriée en Belgique, par conséquent il y a certaines petites différences avec la France.
Pour des raisons assez particulières (nouveau travail), j’ai du retourner travailler bien trop tôt à mon goût; lorsque mon petit n’avait pas encore tout à fait 2 mois et demi. Je n’avais pas la possibilité de prendre un congé d’allaitement.
Il ne m’est même pas venu à l’idée de le sevrer, sachant qu’en plus mon pédiatre recommande l’allaitement jusqu’au 6 mois du bébé.
J’adore allaiter et j’avais énormément de lait, j’aurais trouvé dommage de la gâcher, cependant, n’ayant pas de congélateur, je n’ai pas pu faire un énorme stock avant la reprise (de quoi tenir une grosse semaine).
J’ai donc décidé de tirer mon lait sur mon lieu de travail, sans même savoir si cela serait possible, mais en ayant textes de loi et conventions collectives de travail sous la main pour prouver mon bon droit. Etant employée dans un hôpital, je me suis dit que cela ne poserait pas trop de difficulté.
De plus, en prévision de la reprise, et comme j’ai du faire des entretiens d’embauche pendant mon congé maternité, le petit avait déjà l’habitude du biberon.
- Comment vous êtes-vous organisée ?
J’ai loué auprès de ma mutuelle un tire-lait double Ameda lactaline et me suis présentée au travail avec.
Première bonne surprise, ma cheffe étant elle-même jeune maman s’est montrée très compréhensive; j’ai donc une cuisine avec frigo et un fauteuil à ma disposition pour tirer mon lait.
Nous avons prévenu les collègues afin que personne n’entre quand la porte est fermée et que l’écrito est en place.
Je tire deux à trois fois par jour, par session de 10 à 20 minutes selon la nécessité.
Au début, je trimbalais le tire-lait matin et soir dans un sac à dos, mais avec le bébé porté en écharpe dans les transports en commun, cela commençait à s’avérer vraiment trop pénible; je laisse donc le tire-lait au boulot et je ramène mes petits-pots le soir dans mon sac.
J’ai l’avantage de pouvoir laver les embouts sur place, mais je dois avouer que la vaisselle à chaque fois c’est bien la partie la plus pénible.
- Quelles ont été vos principales difficultés ?
J’ai pu maintenir l’allaitement exclusif pendant deux semaines après la reprise; mais au début ça s’est mal passé avec la crèche: aucun problème à utiliser du lait maternel, mais en une semaine, le petit s’est mis à réclamer plus, et ayant été malade + le manque de sommeil, j’ai eu deux journées de production moindre.
On m’a demandé d’amener de la poudre pour compléter.
Mon petiot qui ne buvait que 90/120 la première semaine de crèche est passé à 150/180 une semaine après.
Le jour où j’ai du demander à mon compagnon d’aller acheter du lait en poudre, je me rappelle avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, comme si j’étais une mauvaise mère de ne plus pouvoir assurer entièrement l’alimentation de mon tout petit.
J’avais peur de ne plus pouvoir continuer à allaiter et de perdre ces moments « câlins » avec mon bébé.
J’étais également très en colère de devoir donner de la poudre, alors que j’avais l’impression que si j’étais restée davantage avec mon bébé, je n’en aurai pas eu besoin.
C’est ma belle-mère qui s’est chargée de tester le biberon de poudre et Minipouce l’a très bien accepté.
Avec le recul, je me rends compte que je me suis énormément focalisée sur le fait de l’allaiter exclusivement car cela me permettait de moins culpabiliser d’avoir du retourner au travail aussi tôt.
Finalement, il n’y a eu aucun problème, le petit continue de téter, j’ai toujours beaucoup de lait et les jours où je ne travaille pas, on continue en exclusif. Il ne prend donc des biberons de lait maternisé que les après-midi en semaine et jusqu’ici tout se passe très bien.
- Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Pour n°2, 3 etc… je prendrai un congé d’allaitement, et je tenterai de faire davantage de stock avant la reprise, mais ce qui est sûr, c’est que je ne me ferai plus un telle montagne de l’allaitement exclusif: la poudre permet de pallier à d’éventuels manques sans que je ne m’inquiète, mon petiot est toujours en bonne santé et j’ai conservé tous nos moments privilégiés.
Petit bonus: ces derniers jours, j’ai même pu tirer assez de lait pour ne pas avoir à lui donner de la poudre.
Bref, pour nous trois, tout se passe très bien.
Articles en rapport :
- Voir l’onglet témoignages
Commentaires récents