– Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
J’ai repris le travail aux trois mois de ma fille. Mon choix était clair : je souhaitais poursuivre l’allaitement. En Belgique la Convention collective de travail n°80 accorde aux employées des pauses pour tirer leur lait. J’ai le droit à deux pauses de 30 minutes par jour. Chaque semaine je dois indiquer à mon employeur combien de pauses j’ai pris : je ne suis pas payée mais la mutuelle intervient à raison de 82% de ma rémunération de base.
Continuer à allaiter était pour moi important pour de multiples raisons. Le lait maternel est bon pour l’enfant puisqu’il contient les anticorps de la mère : un enfant qui va à la crèche aura moins de chance de tomber malade Cela réduit la probabilité de devoir prendre des jours de congés pour s’occuper de son enfant malade. J’ai lu que l’absentéisme maternel en raison d’une maladie de l’enfant est d’ailleurs presque trois fois moins élevé chez les mères qui allaitent : c’est un point positif pour l’enfant, pour la mère, pour l’employeur et aussi pour l’assurance maladie !
Je travaille pour un groupement de mutualité et notre employeur nous a dans le passé sensibilisé sur les avantages de l’allaitement pour la santé de l’enfant et de la maman. Par exemple pour l’enfant, les risques d’allergie ou d’obésité sont minimisés. Et du côté de la mère, cela diminue les risques de cancer féminin (sein, ovaire, utérus), d’endométriose et même de diabète de type II.
Autant de raisons de continuer à allaiter !
– Comment vous êtes-vous organisée ?
Tout d’abord j’ai profité de mon congé maternité pour tirer un peu de lait en avance et je ne le regrette pas : avoir une réserve de lait dans le congélateur est rassurant pour les jours où l’on tire moins de lait ou bien pour ceux où bébé a un plus gros appétit.
J’ai également dévalisé le site sebio.be pour m’équiper au mieux : crème cicatrisante, compresses en tissu, tisanes d’allaitement, sacs de congélation, etc. Je recommande vraiment les compresses en tissu qui à mon sens sont plus agréables, pratiques et économiques que celles en coton jetable.
Enfin, j’ai noté dans mon agenda quand étaient programmées mes pauses allaitement afin de pouvoir organiser mon temps au mieux.
– Quelles ont été vos principales difficultés ?
Les pauses allaitement prennent du temps : 2 fois 30 minutes par jour, cela représente 5 heures par semaine soit plus d’une demi-journée ! J’essaie au maximum de rentabiliser ces pauses pour faire autre chose. Par exemple, je lis des livres sur des thématiques que je traite dans le cadre de mon travail : un bon moyen de se former tout en profitant de ces temps morts.
J’ai également rencontré une autre difficulté qui est qu’au retour de vacances, quand ma fille est retournée à la crèche, elle refusait le biberon. Cela a pris dix jours pour qu’elle l’accepte à nouveau. La persévérance a aidé et aussi le fait de motiver bébé en déposant quelques gouttes de lait sur ses lèvres avec une pipette. Lire tous les conseils et témoignages sur ce site m’a beaucoup aidé à cette période.
– Quels ont été vos meilleurs moments ?
La tétée de retrouvailles à la fin de la journée est un moment unique et précieux. Ma fille est toute contente, agite les bras en gazouillant et je suis également toute heureuse de la retrouver. Elle va avoir 8 mois et j’ai de formidables souvenirs d’allaitement avec elles : la première tétée, les tétées en vacances dans les endroits les plus improbables, etc.
– Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Je ne peux que les encourager à allaiter à la reprise du travail. C’est une formidable expérience à prolonger pour tous les avantages cités précédemment ! Et cela leur évitera de devoir porter et laver les biberons quand elles se déplacent : un grand avantage pratique en déplacement !
– Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Si c’était à refaire, j’allaiterais naturellement de la même manière ma fille. Si je devais cependant changer quelque-chose, peut-être que j’introduirais plus tôt le biberon. Je ne l’avais pas fait par peur de la confusion sein/tétine mais cela aurait peut-être permis à ma fille de déjà se familiariser à la sensation de la tétine, tout en ayant la possibilité de continue à boire mon lait.
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