Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
J’ai choisi la poursuite de l’allaitement. C’est ma philosophie par rapport à mon enfant.
Ma mère n’a pas pu m’allaiter, et sa mère non plus, et je recherche le mieux, le plus sain et le plus nature possible pour mes enfants. Donc l’allaitement était normal.
Mon mari me suit entièrement donc je suis soutenue dans mon choix.
J’ai allaité entièrement pendant 4 mois (la durée de mon congé maternité) et j’ai eu la chance de rencontrer une collègue qui avait tiré son lait au travail et qui m’a prêté des livres dont celui de Véronique Darmangeat.
Comment vous êtes-vous organisée ?
J’avais loué un tire-lait chez Grandir Nature qui avait conseillé de ne tirer que le midi. Ils m’ont loué le Calypso Ardo que j’ai trouvé énorme et bruyant.
Je suis entrée en contact avec une consultante en lactation car j’avais des doutes sur mon allaitement. Elle m’a conseillée deux tirages par jour pour maintenir ma lactation.
Des amies m’ont parlé de tire-lait manuel. Une amie m’a prêté un petit tire-lait électrique, le Freestyle de Medela. C’était mieux que le Calypso pour le bruit et la taille mais je n’étais pas satisfaite et j’avais du mal à tirer du lait.
Finalement, j’ai acheté un tire-lait manuel Medela Harmony… puis un deuxième pour pouvoir tirer mon lait manuellement en double pompage.
Je tire donc mon lait à 7 h 30 en tétée tirage, puis à 10 h 30, 13h30 et 16h30 en double pompage (trois fois vingt minutes). Avant, je faisais une tétée tirage le soir mais maintenant je me contente de la tétée le soir.
Je tire moins de lait maintenant : avant je tirais 120 ml le matin et maintenant 70 ml seulement.
Ma fille est gardée par une assistante maternelle qui soutient l’allaitement. C’était d’ailleurs notre critère de choix pour une assistante maternelle.
Quelles ont été vos principales difficultés ?
Une de mes grandes difficultés a été d’arriver à tirer mon lait Entre les appareils électriques, manuels, simple, double pompage il m’a fallu du temps rien que pour arriver à tirer quelques gouttes, puis pour arriver à tirer autant que j’avais tirer la veille de longs jours d’apprentissage il m’a fallu !
J’avais un peu peur avant la reprise. Aurais-je des réflexions de mon patron ? Allais-je trouver une salle pour tirer mon lait ? Comment mon allaitement allait être perçu au travail ?
En fait, je me suis inquiétée pour rien car mes supérieurs sont très famille donc n’ont jamais posé de problème ni de question sur mon allaitement.
J’ai à ma disposition un petit bureau à côté du mien où je peux tirer mon lait tranquille.
Je n’avais pas pu faire beaucoup de réserves de lait au congélateur avant ma reprise de travail. Je me suis vite rendue compte que ma fille buvait plus que ce que je pouvais tirer sur la journée. Nous avons donc diversifié son alimentation à 5 mois, ce qui m’a permis de moins me mettre de pression.
Aujourd’hui ma fille a 8 mois et la quantité globale de lait que je tire diminue. Je dois donc restimuler souvent ma lactation.
Le premier biberon a été très dur pour moi : j’avais la sensation d’une rupture entre moi et mon enfant, ce fut très dur. Nous avons utilisé des tétines Medela mais j’avais très peur qu’elle refuse le sein. Finalement il n’y a eu aucun problème. Mais il m’a fallu du temps d’adaptation émotionnelle, au moins deux mois pour moi.
Le temps d’organisation a duré environ un mois pour que nous ayons la sensation que tout était fluide.
Quels ont été vos meilleurs moments ?
J’ai un travail qui me conduit à me déplacer dans différentes entreprises. J’ai pu sans aucun problème tirer mon lait dans toutes les entreprises dans lesquelles je me suis déplacée. On a toujours mis un bureau à ma disposition. Je n’ai jamais essuyé de refus. Ce fut une belle surprise !
Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Je leur dis de faire le mieux pour elles ! Et surtout de ne pas se mettre la barre trop haut.
Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Je m’inquiéterais moins et j’aurais moins peur car ça a un peu gâché mon congé.
Je referais le même choix : totalement !!!
Par contre je ferais attention à ne pas trop écouter les gens qui n’ont pas allaité et comparent leur propre bébé nourri au biberon au mien. Ce n’est pas facile de résister à cette pression.
Souhaitez-vous ajouter quelque-chose ?
La lecture du livre de Véronique Darmangeat m’a beaucoup aidée. J’y ai notamment pioché un témoignage dans lequel la mère utilise des sachets à glaçons pour congeler le lait. Mon assistante maternelle adore cette méthode qui la sécurise et lui permet de faire l’appoint de lait en cas de besoin.
Je souhaiterais ajouter ceci :
– me faire confiance en premier (ce que j’interprète des expressions de mon enfant), avant d’écouter ce que les autres nous disent.
– lorsque je tire mon lait, je me dis pour chaque goutte de lait que je vois : « c’est une goutte de plus pour ma fille » pour poursuivre ainsi mon allaitement le plus possible.
– j’ai la chance d’avoir mon mari qui me soutient dans mes choix, et m’aide infiniment (dans les 1ers mois, lorsque ma fille appelait dans la nuit, il se levait pour aller la changer, et venait me l’apporter pour que je l’allaite !
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