Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
J’ai souhaité reprendre mon travail à la fin du congé maternité classique mais il n’était pas question pour autant de sevrer ma fille. Aidée par le soutien de mon conjoint et les réunions de la Leche League, j’étais convaincue des bienfaits de maintenir un allaitement exclusif le plus longtemps possible.
Ma puce est née par césarienne en urgence car elle ne supportait pas bien les contractions donc son rythme cardiaque a très vite indiqué des faiblesses. Malgré une naissance à terme, c’était un petit poids de naissance 2kg740. J’ai pu lui donner sa première tétée une heure après sa naissance en salle de réveil. Tout s’est tout de suite très bien passé.
Elle n’a perdu que 100g le premier jour, 0 le deuxième et à J+3 elle avait déjà repris 120g par rapport à son poids de naissance. Elle a ensuite suivi un rythme de croisière à environ 300g par semaine.
Tout cela me rendait fière de savoir que grâce à mon lait ma fille se développait au mieux. Passées les petites difficultés de crevasses, l’allaitement semblait de plus en plus facile et je ne voulais donc pas arrêter.
Comment vous êtes-vous organisée pour concilier allaitement et travail ?
J’ai donc accouché le 11 février et repris le travail le 2 mai. Je m’étais procurée un tire-lait sur ordonnance que j’ai testé quand Rachel a eu un mois dans l’optique de tester le biberon.
Elle a accepté sans soucis deux ou trois biberons avant que je reprenne le travail et puis peu de temps avant que je reprenne elle l’a refusé catégoriquement.
Je travaille dans une municipalité. J’avais donc en amont de ma reprise contacté mon DRH et ma chef de service afin de bénéficier d’une heure d’allaitement pour tirer mon lait sur place. Je n’ai eu aucune difficulté à l’obtenir à l’appui de textes existant dans le privé et d’une jurisprudence appliqué dans le secteur public.
Son papa avait gardé des congés afin de la garder un mois à la maison avant le grand saut chez Nounou.
Elle refusait les biberons. Je l’allaitais donc la nuit un minimum de 3 fois, le matin avant de partir. J’ai la chance de travailler près de mon domicile donc je rentrais également le midi puis à volonté en rentrant à partir de 17h30.
Elle attendait patiemment mes retours et grossissait toujours bien.
La semaine précédent l’accueil chez Nounou on a trouvé le biberon qui lui convenait mais elle ne prenait qu’un tout petit peu, de quoi attendre mon retour certainement. Et le premier jour chez Nounou elle a dévoré sans sourciller son biberon de mon lait, j’avais prévu trop juste persuadée qu’elle le refuserait de toute façon.
C’est à ce moment là qu’ont commencé les tirages réguliers (le soir à la maison et le matin et l’après-midi au travail).
Quelles ont été vos principales difficultés ?
Rachel tétait beaucoup et je n’ai pas trouvé le temps pour constituer des réserves. J’ai donc toujours fonctionné en flux tendus ce qui est un peu stressant. Les besoins de Rachel augmentant j’ai du rajouter un tirage le matin.
Au bout de deux mois de reprise du travail j’avais accumulé de la fatigue et j’ai subi une baisse de lactation. Je me suis reposée + le week-end, pris du galactogyl et des tisanes d’allaitement et en 1 semaine/15 jours c’était reparti.
Quels ont été vos meilleurs moments ?
Les tétées de retrouvailles sans aucun doute. Ces reconnexions l’une à l’autre sont des instants de pur bonheur.
Je dirais également la reconnaissance officielle dans les statuts de ma collectivité du droit à l’allaitement au travail (je ne suis pas peu fière d’en être à l’origine).
Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
De se faire confiance et de faire confiance à leur bébé. Que c’est possible de travailler et de poursuivre un allaitement exclusif pour peu qu’on le veuille vraiment.
Mais aussi d’être soutenues par le moyen de leur choix.
Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Je referais sans hésitation le même choix.
Je retarderais juste au maximum la reprise de travail pour une question de confort et avoir plus de temps pour constituer quelques réserves de lait.
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