Quand ma petite Zélie est née, le 23 juillet 2015, je savais que je voulais l’allaiter et le faire longtemps. J’avais allaité son aîné 13 mois et là je me disais que l’allaitement durerait 18 mois/ 2 ans.
J’avais la chance de pouvoir l’allaiter sur mon lieu de travail et de ne pas travailler le mercredi. La crèche était stricte sur les horaires de tétées et je n’ai jamais pu imposer l’allaitement à la demande mais je l’allaitais le matin en la déposant, en fin de matinée, milieu d’après-midi puis en la récupérant le soir et à la demande à la maison. J’ai fait ça jusqu’à ses un an. Quand elle est entrée chez les moyens, elle était bien diversifiée donc c’était plus facile et j’avais supprimé la tétée de quand on arrivait à la crèche. Pour sa dernière année de crèche, j’ai supprimé toute tétée à la crèche.
Notre allaitement se passait bien mais quand elle a eu deux ans et quelques mois ça a commencé à me peser. Elle était toujours allaitée à la demande et ne se privait jamais : dans le métro, à chaque fois qu’elle s’ennuyait…j’ai mis le « holà » pour ne plus allaiter dans les lieux publics. Elle a parfois hurlé fort mais les circonstances faisaient qu’il m’était facile de tenir bon (heure de pointe dans le métro….).
Elle continuait néanmoins de s’endormir en tétant, de téter jusqu’à 5 fois par nuit, le matin et souvent à la maison….à deux ans et demi j’en avais un peu marre (et parfois vraiment marre), ne pouvait pas boire de vin ne sachant jamais quand elle voudrait téter et le plaisir de l’allaitement devenait contrainte. Le papa était pour que je continue mais moi je voulais mon corps pour moi. J’ai donc, là encore, rajouté des règles: si maman boit du vin, il y a du « caca dans son lait » et tu ne peux pas téter. Ça ne lui a pas toujours plu mais c’est vite devenu un jeu : « maman a du caca dans le lait je peux pas téter ». Après j’ai parfois eu honte quand à 10h du matin en public elle me demande: «- tu as du caca dans le lait maman, tu as bu du champagne? » « -euh…non ma chérie maman ne boit pas à 10h du matin! ».
Toutes ces nouvelles règles rendaient l’allaitement plus supportable mais les couchers en 1 h au sein me pesaient. Je ne pouvais pas coucher mon fils….alors j’ai décidé que c’était fini, j’en avais marre. Il fallait que ça s’arrête. J’ai pris RDV avec Véronique le 18 avril 2017. On a parlé avec Zélie et Véronique m’a expliqué que même si elle ne voulait pas, elle pouvait être sevrée, qu’elle était armée pour, et on a mis en place un « plan »: d’abord supprimer les tétées de la nuit, puis celle du matin puis celle du coucher.
Zélie a préféré, moyennant l’achat d’un biberon et d’une tétine dont elle ne se sert pas, supprimer la tétée du coucher en premier….et sans cri elle a arrêté de téter pour le coucher. Nous avons donc mis en place un nouveau rituel : lecture de deux livres, petit câlin. Les endormissements ont parfois été très difficiles mais elle n’a jamais demandé le sein et je ne le lui ai jamais proposé…
Et puis nous n’avons pas pu aller plus loin dans la poursuite du plan. Je n’étais peut être pas prête. Je ne voulais pas la brusquer. J’avais envie d’un sevrage naturel mais c’était tellement long….et finalement toutes les tétées qui me pesaient avaient été supprimées (celles dans le métro et l’interminable du coucher).
Si bien que l’arrêt des tétées la journée, la possibilité de lui dire non la nuit parce que j’avais bu de l’alcool et le fait qu’elle s’endorme sans le sein nous avait emmené à un allaitement acceptable pour toutes les deux (il lui restait la nuit et le matin)…et nous a emmené jusqu’aux vacances d’été où elle n’a pas demandé pendant 15 jours…j’ai cru que nous y étions mais à peine arrivées au bord de la mer c’était reparti…
Et puis nous avons passé la rentrée scolaire et je lui ai dit qu’à Noël on arrêtait, même si au fond ce n’était plus un besoin (c’était un problème de pilule. La seule pilule compatible avec l’allaitement ne me convient pas et j’ai besoin d’en changer pour mon confort).
Et pendant ces vacances de la Toussaint pour ses 3 ans et 3 mois exactement elle m’a à nouveau réclamé l’achat d’un biberon. J’ai dit ok mais uniquement si elle arrêtait de téter pour toujours. Elle a accepté après que je lui ai bien posé plusieurs fois la question pour qu’elle soit sûre de son choix… J’ai acheté le biberon qui ne sert pas plus que le premier et voilà l’allaitement est terminé. Ça fait 10 jours…
Je ne suis pas allée au sevrage naturel mais elle l’a bien vécu quand même je crois. On a mis du temps mais je crois qu’elle était prête….et aujourd’hui je regrette de ne pas avoir eu, moi, la force d’aller plus loin mais je suis heureuse de notre bel allaitement.
Articles en rapport :
- Voir l’onglet témoignages
une petite précision tout de même, on peut boire un verre d’alcool et allaiter, ça ne pose pas de soucis.
@Léa
Cela dépend du délai entre les tétées.
De très bonnes infos ici : https://www.meilleurdepart.org/resources/alcool/pdf/desk_reference_fre.pdf
Cette histoire ressemble un peu à la mienne. En effet, j’allaite ma fille qui a 26 mois. L’allaitement se résume aujourd’hui à une tétée le matin, une au coucher et encore une parfois tôt le matin (qui est encore la nuit). Le week-end, c’est à la demande et Elisa tête pour s’endormir à la sieste de l’après-midi, quand elle est fatiguée elle réclame. C’est sur que ça devient embêtant dans les lieux publiques mais je cache au maximum et tout le monde pense qu’elle dort. Ca me parait tellement naturel et sain que je ne me vois pas lui priver maintenant. J’espère aller jusqu’au sevrage naturel. Il est parfois désagréable car les tétées sont douloureuses, je pense quand le sein est vide et qu’Elisa continue de téter. Je continue à tirer le lait une fois par jour au boulot comme ça elle a encore un mini biberon pour la journée (+/- 30 ml).
3 ans et demi est très bien!! J’aimerais suivre votre chemin tant que ça ne nous dérange pas. Bravo à vous!
@Catherine
Je vous souhaite de vivre le sevrage que vous souhaitez !
Témoignage très intéressant! Je suis en plein questionnement de sevrer mon bébé ou pas. Ma fille a 16 mois et ne s’endort qu’au sein le soir. Si j’ai le malheur de ne pas être là (fait rarissime), son père met 2h à l’endormir et elle hurle de colère. Le souci, c’est que je vais commencer un nouveau travail dans 3 mois et que je vais finir plus tard qu’actuellement. J’ai peur que si je ne la sèvre pas dès maintenant, toute sa routine de sommeil du soir soit perturbée. Je ne veux pas qu’elle m’attende jusqu’à 21h. Mais je ne sais pas par où commencer mon sevrage. Les fois où j’ai dit non en journée, elle fait une crise de larmes qui me fend le coeur. Je suis perdue entre mon désir de ne pas la blesser émotionnellement et mon envie de pouvoir mener ma carrière à bien…
@Camille
Je comprends très bien votre dilemme…mais il faut le régler avant de pouvoir imposer quoi que ce soit à votre fille. Si les choses sont claires pour vous, ce sera beaucoup plus facile pour votre fille.
Bon courage
Je me retrouve un peu dans la phrase « mais les couchers en 1 h au sein me pesaient »
mon bébé a 14 mois, jusqu’à ses 6 mois il ne s’endormait au sein que le soir et la nuit, les siestes en journée était très compliqué (REF).
ensuite gentiment vers 6 mois il s’est endormi aux seins la journée mais pas toujours, dans ce cas un tour en poussette et c’était réglé.
et aujourd’hui la situation est plus au moins la même. endormissement difficile en journée (avec ou sans le sein) et le soir également.
J’aimerais sevrer bébé pour l’endormissement et qu’il s’endorme sans cris et pas en 1h.
mais il réclame sans cesse le sein au moment du couché. une fois que je suis dans le fauteuil avec il tête un peu, puis arrête et joue avec mes seins puis tête à nouveau, etc pendant 1h !
avez vous des solutions ? des témoignages ?
@Alessandra
Si cela ne vous convient pas, vous pouvez lui dire non et choisir de l’endormir autrement. Si vous êtes ambivalente, il va avoir tendance à en profiter 😉