Je vous avais promis un retour sur le symposium organisé par Medela avec l’équipe du Pr Hartmann, m’y voici.
Les interventions proposées étaient passionnantes, la conférence de presse était une première pour moi, j’en ai profité pour poser les questions pouvant vous être utiles.
A tire d’Ailes : Est-ce qu’un bon tire-lait peut stimuler la lactation aussi efficacement qu’un bébé ?
Pr Hartmann : Oui, c’est à peu près la même chose. Dans certains cas le bébé est plus efficace mais pour stimuler une production de lait défaillante, le tire-lait peut être indispensable car il continue à stimuler le sein alors qu’un bébé s’arrête quand il n’a plus faim. Du coup, une séance d’expression au tire-lait peut durer un quart d’heure alors qu’un bébé efficace va téter en moyenne 8 minutes (selon l’appétit du bébé).
Les reflexes d’éjection se produisent de la même façon avec un tire-lait ou avec un bébé au sein, nous en avons eu la confirmation grâce à l’échographie.
A tire d’Ailes : A la reprise du travail, une mère qui ne tire pas son lait la journée et allaite son bébé à la demande quand elle est avec lui peut-elle maintenir sa lactation ?
Pr Hartmann : Cela dépend des femmes et de leur anatomie. Si le sein peut stocker suffisamment de lait, on peut espacer les tétées mais pas si la capacité de stockage est limitée. Pour certaines femmes, on ne peut pas espacer les tétées ou les tirages de plus de trois heures alors que d’autres pourront espacer de douze heures si le bébé tète à la demande à la maison.
D’autre part, un sein non drainé risque plus de voir se développer une bactérie (qui stagne alors dans le lait et peut s’y développer) qu’un sein drainé bien régulièrement.
Il vaut donc mieux prévoir au moins une pause par jour pour tirer son lait, l’idéal étant de prévoir trois pauses par jour.
A tire d’Ailes : Vous avez expliqué lors de votre intervention que pendant la période d’allaitement, le sein nécessite une proportion plus grande de consommation d’énergie quotidienne que le cerveau, représentant 30% de la prise énergétique quotidienne. Cela veut-il dire que l’allaitement fatigue ?
Pr Hartmann : Non, car le corps n’a pas besoin d’un apport calorique supplémentaire en période d’allaitement (sauf pour des jumeaux). Simplement cet apport calorique est distribué différemment. Du point de vue de l’évolution de l’espèce, ce serait anormal que l’allaitement soit fatigant.
A tire d’ailes : Si le cerveau consomme moins d’énergie pendant l’allaitement, cela veut-il dire que l’on pense ou réfléchit moins bien pendant cette période ? 🙂
Pr Hartmann : Non, car il a été prouvé, notamment grâce à des expériences sur des souris, que le QI de la femme augmente en période d’allaitement. Les entreprises devraient donc tout faire pour que leurs salariées poursuivent leur allaitement le plus longtemps possible 🙂 .
« Le QI de la femme augmente en période d’allaitement » mais c’est incroyable ça ! C’est une merveilleuse nouvelle 😉 ! Il me semblait en fait que câétait le contraire, quâil ne me restait que deux neurones actifs, mais peut-être sont-ils justement bien plus performants alors 🙂 ? Câest une nouvelle à diffuser en tout cas !
@Sibylle
N’est-ce pas ? 🙂
C’est très intéressant tout ça.Rassurant d’apprendre qu’un bon tire-lait est aussi efficace qu’un bébé.
J’ai la chance d’avoir une capacité de stockage importante, alors cette histoire de bactérie m’a surprise et un peu inquiétée !!
En général je suis rigoureuse pour mes horaires de tirage, mais j’en ai raté 1 ou 2 par manque de courage certains jours de grande fatigue…Cela me motivera pour la suite.
Quant au QI … ça doit être hormonal, non ?
C’est vrai que malgré une fatigue intense certains jours, je me sens pleine de vie et j’ai toujours envie de faire plein de choses ! Alors qu’avant, la fatigue me déprimait.
La nature fait décidément bien les choses !
@Clara
Je pense que cette histoire de QI est hormonale, mais je ne peux rien affirmer.
Et oui, je suis d’accord, la nature fait bien les choses…