Quand mon deuxième garçon est né, il était tout a fait naturel pour moi de l’allaiter. Ayant allaiter mon grand pendant trois mois exclusivement et puis encore deux mois et demi en mixte, je voulais retenter cette expérience avec mon petit deuz.
Les débuts d’allaitement se sont merveilleusement bien passés. J’avais la chance d’avoir un bébé très efficace au sein, il dormait bien, il tétait bien, il était calme. Bref, le rêve. Je pouvais profiter et me reposer pour la bonne poursuite de l’allaitement.
C’est dans cet état d’esprit qu’il a fallu envisager la reprise du travail qui arrivait à grands pas. Pour moi il était hors de question d’arrêter d’allaiter Titouan, tout se passait tellement bien comme ça ! C’est tout naturellement que je me suis dis qu’il fallait que je continue. Je me suis alors renseignée, notamment grâce à vos articles et conseils. Et oui, il était tout a fait possible de concilier travail et allaitement. Si les autres mamans y arrivaient, pourquoi pas moi ?
Je me suis donc « équipée ». Un tire-lait électrique à double pompe, le « Lactaline de Ameda ». Un tire-lait que je recommande. Il est vraiment très pratique, confortable, facilement transportable avec sa sacoche isotherme.
Après quelques « entraînements » j’ai pu réussir a me concocter une petite réserve au congélateur au cas où, rien ne se passait comme prévu. J’avais environ un litre de lait en réserve, ça me rassurait. Quand à Titouan, avant la reprise du travail, je lui ai donné quelques biberons histoire d’être sûre que tout se passe bien pour lui. Il a eu du mal a les prendre, mais a force de lui proposer un peu chaque jour pendant 15 jours, il a finit par les accepter.
Aux trois mois de Titouan je suis retournée au travail. Grande séparation pour nous deux, et malgré tous mes doutes, la première journée c’est très bien passée.
J’avais décidé de ne pas parler à mon patron de l’allaitement et donc de tirer mon lait en dehors des heures de travail. J’étais un peu gênée d’en parler, surtout que mon patron n’est pas forcément très réceptif à ce genre d’initiative. Du coup il fallait que je tire mon lait comme je pouvais le midi sur mon temps de pause déjeuner. J’ai donc pris d’assaut tous les midis la douche de la société, pour m’y enfermer afin d’être tranquille pour tirer mon lait.
Très vite mes collègues se sont demandé. Je leur ai expliqué que j’allaitais toujours mon bébé. Beaucoup n’ont pas compris mes motivations. Je m’en fichais, je n’en parlais pas beaucoup au travail car malheureusement les mentalités n’ont pas encore assez évolué vis à vis de l’allaitement.
Mon rythme de tirages et de tétées c’était :
– Le matin bébé tétait à 7h et je tirais mon lait en même temps sur l’autre sein.
– Le midi, tirage sur les deux seins.
– Le soir, à 18h30 tétée de retrouvailles et tirage sur l’autre sein.
– Puis tétée à volonté après le soir, et tous les jours de congés aussi.
Je travaille à 80% grâce au congé parental et du coup j’ai mes mercredi et vendredi après-midi. Je dois dire que ça m’a aussi beaucoup aidé d’avoir cette coupure pour me reposer et bouder un peu le tire-lait.
Ce que j’ai trouvé le plus difficile dans tout ça c’était le stress de ne pas avoir assez de lait pour le lendemain. Les jours où il m’en manquait un peu je prennais sur mes réserves. J’ai eu une grosse baisse de lait vers ses six mois, où là ça a été très dur et fatiguant. J’ai eu recours à l’homéopathie pour rebooster ma lactation et j’ai tenu en regardant pleins de témoignages et croyant fort que j’allais passer ce cap. Et puis aussi le midi c’était parfois pénible d’aller tirer mon lait au lieu de profiter tranquillement de ma pause, mais je faisais tout ça pas pour n’importe qui et quand j’avais une petite baisse de motivation je regardais mes photos de mes enfants sur mon portable et ça repartait. Et franchement quand je rentrais le soir et que je donnais la tétée de retrouvailles les yeux dans les yeux avec Titouan, ça c’était la plus belle des récompenses !
J’ai commencé à diversifier son alimentation avec des purées à ses cinq mois et demi. Ses besoins en lait ont peu à peu diminué.
Aujourd’hui Titouan a neuf mois et je ne suis pas peu fière de dire qu’il n’a jamais eu un biberon de lait en poudre ! Il est toujours allaité mais bien sûr ses besoins ont beaucoup diminué vu qu’il mange des purées, yaourts, et compotes. Il a un peu près trois tétées par jour et je n’ai plus besoin de tirer mon lait depuis 15 jours car chez la nourrice il a des yaourts à la place des biberons de lait. J’ai rangé mon tire-lait au placard et je dois dire que je commençais à en avoir marre des tirages du midi.
Par ce témoignage je voulais dire aux mamans que l’allaitement et le travail sont parfaitement compatibles. Bien que ça nous paraisse impossible avec tous les obstacles, je veux vous dire que ça vaut le coup de tenter l’expérience. Et aussi que l’allaitement long n’est ni pervers ni malsain pour tous les gens qui pensent le contraire. C’est juste une belle histoire de tendresse et d’amour entre une maman et son bébé.
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Une bien jolie histoire ! Merci !
Joli récit, merci !
parfaitement dit, beau récit!