Voici le témoignage (condensé) de mes deux allaitements en travaillant.
Pour mon aîné, sur les conseils de la PMI, j’ai tenté de le sevrer à la reprise du travail alors qu’il avait 4 mois. J’ai timidement émis l’idée de continuer à allaiter en travaillant, l’infirmière de la PMI m’a alors dit que j’étais folle (oui « folle », elle n’a pas employé un autre mot) et qui si mon bébé continuait à refuser le biberon (de lait de substitution), nous devrions aller consulter un pédopsy.
Tout ça s’est soldé par les urgences pédiatriques : il était intolérant au lait ! Après cet épisode, j’ai décidé de ne lui donner plus que mon lait : je refusais de lui donner un lait de substitution.
Sauf que, je n’étais pas préparée et que ça a été très éprouvant : je tirais mon lait à la maison, j’avais toujours peur de ne pas en tirer suffisamment (ce qui était souvent le cas), mon fils se réveillait toutes les deux heures pour compenser…
Je me sentais obligée de justifier mon manque de disponibilité et mes cernes à mes collègues qui ne comprenaient pas pourquoi je m’infligeais de telles contraintes.
Puis est arrivée la diversification alimentaire, il n’a tété plus que le matin et le soir jusqu’à ses 18 mois, et rien que pour ça, tout le reste valait le coup !
Pour mon second fils que j’allaite actuellement en travaillant (il a 6 mois), concilier travail et allaitement a été beaucoup plus facile. En grande partie grâce aux conseils de Véronique : j’ai loué un tire-lait portable, double pompage, me suis équipée du « kit mains libres », j’ai fait des réserves de lait au congel…
Je suis beaucoup plus sereine, je ne cherche plus à me justifier. J’ai du lait pour mon bébé, je n’ai pas besoin de lui donner autre chose, voilà tout.
Bien sûr que c’est contraignant ! Il y a toujours des difficultés qu’on n’avait pas prévues : l’infirmerie en travaux…
Il me semble qu’il faut tenir un discours le plus réaliste (et le moins dogmatique) possible aux mères qui ont ce projet. J’ai entendu et lu « si votre bébé ne prends pas suffisamment la journée, ce n’est pas grave, il tétera plus la nuit ».
Comment ça, ce n’est pas grave ??? Ce genre de discours est aussi peu réaliste que de dire à une maman qui veut continuer d’allaiter en travaillant qu’elle est folle…
Merci Saveria !
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Je suis bien d’accord avec toi quant à l’importance d’avoir un discours réaliste. On peut soutenir les mères dans leur projet sans minimiser ou nier la difficulté.
Je me rappelle quand j’attendais ma 2ème, j’étais allée à une réunion d’une asso de soutien à l’allaitement et une des mères présentes avait posé une question sur l’allaitement après la reprise; J’avais raconté mon expérience avec mon ainée et conclu en disant que même s j’étais très contente de l’avoir fait je n’étais pas sure d’avoir le courage de recommencer pour la 2ème. Réponse horrifiée de l’animatrice « il ne faut pas dire ça, ça décourage les autres mères ».
Idem pour les difficultés avec le biberon de la 2ème, on m’a souvent dit que je m’inquiétais pour rien puisque de toute façon elle le prendrait une fois en garde (bon ben raté hein…) et qu’elle se rattraperait à la maison sinon (ce qui est vrai certes, mais qd on a sur le dos une assistante maternelle qui panique parce que le bébé ne s’alimente pas, ça ne résout pas tout non plus).
Je pense que l’allaitement est le meilleur moyen d’assurer une bonne santé à son enfant. En plus, c’est plus économique. Mais le plus important ce n’est pas vraiment d’allaiter son enfant, mais d’établir la connexion grâce à cet allaitement. Il faut savoir que quand on allaite, il faut regarder son enfant, communiquer avec lui.