- Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
à l’origine, pendant ma grossesse, je me disais, si je peux, j’allaiterai jusqu’à ma reprise. Ma meilleure amie avait allaité sa fille l’année précédente, mais cela ne s’était pas super bien passé, notamment en raison du frein de sa fille.
Donc, je m’étais dit que si je n’y arrivais pas, je n’en ferais pas une maladie !
Après j’ai eu beaucoup de chance, la mise au sein ne m’a pas fait mal et s’est faite super naturellement. C’est comme si Annabel avait compris le truc toute seule…
Le plus difficile et le plus fatigant restait le rythme à prendre, les nuits sans sommeil ou très peu.
Bref, le début était dur, mais j’ai tenu le coup face à mes proches, qui me disaient de passer au lait maternisé, que ça me laisserait plus libre de mes mouvements…
J’ai tenu bon… Même si effectivement le papa jalousait de ne pouvoir nourrir sa petite fille.
Aux six semaines d’Annabel, nous avions un mariage en Province. Il me fallait absolument aller chez le coiffeur, acheter une tenue et chercher la voiture de location (le papa d’Annabel ne conduit pas, donc je ne pouvais pas compter sur lui pour cette tâche)…
Un de nos copains avait proposé de la garder. J’avais donc tiré du lait (environ 60 ml) la veille pour la première fois pour le cas où je ne reviendrai pas assez vite pour la nourrir. Bien évidemment, toutes les tâches que j’avais à accomplir se situaient à moins de dix minutes de notre appartement.
ça a été folklorique !
Le copain, voyant qu’elle pleurait, s’est dit qu’elle avait faim, a donc sorti le biberon du frigo et le lui a donné… Autant dire qu’elle n’a pas apprécié…
Par ailleurs, nous étions, avant d’avoir Annabel, toujours par monts et par vaux. Et pendant mon congé maternité, quand Annabel a été un peu plus grande nous l’avons été aussi…
L’allaitement était bien pratique dans ces moments là . Tout comme le biberon de lait maternel l’était aussi !!!
Fin septembre, Début octobre, alors qu’Annabel n’avait qu’un mois et demi, je commençais à angoisser de ma reprise, de son sevrage, de sa garde (je n’avais toujours pas de réponse de la crèche)…
Alors que la reprise se profilait, je n’arrivais pas à me résoudre à abandonner l’allaitement d’Annabel. ça se passait tellement bien.
Et puis, la lettre de la mairie est arrivée… la rencontre avec la directrice également… Cela s’est très bien passé. Elle nous a donné le guide et la charte d’allaitement mis en place par la mairie : ce qu’il fallait faire pour que le lait maternel puisse être donné en son absence.
Et là , tout s’est éclairé !!! Je me suis dit c’est bon je ne suis pas obligée de la sevrer et continuer à lui donner ce qu’elle adore.
- Comment vous êtes-vous organisée ?
J’ai donc commencé fin octobre à alimenter la réserve de lait congelé. (pour la petite anecdote, nous avons dû changer de frigo, l’ancien congélateur était rempli de lait et nous ne pouvions plus nous en servir pour nous, dans le nouveau, seul un tiroir en contenait !)
Je tirais deux à trois fois par jour, le papa lui donnait pour l’habituer un biberon le soir quand il rentrait du travail.
Quand j’ai repris le travail, je me levais à 6 h 30 pour tirer une première fois, mon lait avant qu’Annabel ne se réveille.
Sur mon lieu de travail, nous disposons d’une salle de bain (avantage de la profession libérale), je tirais donc deux fois par jour par tranche qui pouvait varier entre 15 et 30 minutes, à midi et à seize heures.
Puis, une dernière fois le soir avant d’aller se coucher vers 23 h.
J’ai tenu jusqu’au six mois d’Annabel, ensuite je n’ai plus tiré qu’une fois à la maison et une fois au travail, pour enfin ne plus tirer qu’à la maison jusqu’à ce que la crèche me dise que ce n’était plus la peine d’en ramener (à partir de sa diversification alimentaire, Annabel ne consommait sur les 120 ml que 60 ml ou 10 ml cela dépendait).
- Quelles ont été vos principales difficultés ?
Les fuites de lait : je suis avocate et il m’arrive de passer plus de temps que prévu en audience ou même au Tribunal, ce qui ne me permettait pas certains jours de tirer mon lait pendant plus de douze heures ! Heureusement que j’ai une robe (rires) !
La fatigue et l’impression de toujours courir après le temps : ce que je connaissais déjà dans ma profession.
- Quels ont été vos meilleurs moments ?
Le soir quand je rentrais et que je retrouvais Annabel pour son câlin de lait, encore aujourd’hui c’est mon meilleur moment.
- Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Je pense que l’allaitement ne coule pas de source et qu’il faut avoir en tête que la mise en place n’est pas évidente, mais que passées ces difficultés, c’est un pur bonheur, un moment inoubliable.
Il faut surtout s’écouter et ne pas laisser les autres instaurer le doute, c’est le meilleur moyen de ne pas y arriver.
- Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
Si c’était à refaire, je referais le même choix, mais différemment.
En effet, je ne connaissais personne ou peu pour m’orienter dans mes choix et je n’ai pas su demander de l’aide à ma sage-femme au moment où j’ai décidé de continuer l’allaitement au travail.
J’ai donc utilisé mon tire-lait manuel, ou bien j’exprimais le lait à la main, cela me prenait donc un temps monstrueux.
Mettre le papa plus à profit la nuit aussi.
On verra donc pour la prochaine grossesse !
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