De (trop) nombreuses personnes pensent qu’il est nécessaire de sevrer pour reprendre le travail. Une des raisons : il leur parait impensable de pouvoir travailler correctement et efficacement tout en poursuivant l’allaitement.
Il semble nécessaire de devoir choisir entre sa vie de mère et sa vie de travailleuse. Entreprise et allaitement ne seraient pas compatibles.
Il n’y aucune raison à cela. Produire du lait n’a jamais empêché de se servir de ses mains ou de réfléchir, de parler, de soigner, bref d’exercer un métier. Et si l’on choisit de tirer son lait sur le lieu de travail, cela ne signifie pas que l’on transforme son bureau en laiterie
Tirer son lait sur son lieu de travail prend en moyenne 40 minutes par jour (à répartir en plusieurs pauses). La loi accorde une heure sur le temps de travail pour l’allaitement. Combien de temps de pause prennent vos collègues qui fument sur une journée de travail ? Qui le leur reproche ? Et surtout il ne viendrait à personne l’idée de leur enlever ce temps de pause de leur salaire. Alors qu’une femme qui prend ses pauses d’allaitement risque de voir son salaire amputé d’une heure par jour.
D’autre part, les femmes qui poursuivent l’allaitement ont souvent la sensation de faire le mieux pour leur enfant et sont, de ce fait, moins inquiètes lorsqu’elles reprennent le travail. Elles ont donc l’esprit plus libre pour leur travail.
On retrouve autour de cette question tout ce qui concerne la culpabilisation de la mère qui travaille : il parait admis que l’on ne peut pas être une bonne mère si l’on travaille. Laissons donc aux femmes la possibilité de faire les choix qui leur conviennent. Elles peuvent choisir de faire des enfants ou non, de travailler ou non, de les allaiter ou non, de les sevrer à la reprise du travail ou non.
Et vous, vous a-t-on accusé (explicitement ou non) de moins bien travailler parce que vous allaitiez ?
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Non, personne ne me l’a reproché alors que j’ai tiré mon lait 6 mois pour mon ainé et pour mon second fils. Dans le premier cas je travaillais sur un site industriel et m’éclipsais juste avant la pause déjeuner et en milieu d’après midi. Pour le second j’ai pu bénéficier des infra-structures de l’infirmerie (le luxe : prise, lave-main, frigo, fauteuil du bureau, réseau, téléphone…). Tout simplement parce que je ne l’ai pas dit et que personne (ou presque) ne l’a vu ou su.
Je bossais sur mon PC portable (lecture de mail, rédaction de CR…), j’ai souvent passé des coups de fils et même fait des audios !
J’avais eu le même raisonnement : pas de décomptage des pauses cigarettes ou café prolongée, pas plus que des pauses déjeuner à rallonge, donc voilà ! J’avais juste crains au départ que le service médical me « dénonce », en fait non, ils sont tenus au secret médical et la possibilité de tirer son lait était proposé lors de la déclaration de grossesse (sans précision de l’impact sur la rémunération).
@Sophie
Merci beaucoup pour ce témoignage !
Bon, si on part du constat que dans certaines boîtes (y compris celle où je travaillais) dès l’annonce d ela grossesse le ton est donné : « Mais c’était voulu cette grossesse? » Même pas la peine d’aborder le sujet de la conciliation allaitement/travail.
Question n’ayant aucun rapport : faites vous des formations pour le personnel médical et/ou paramédical des hôpitaux ? Une amie pédiatre (qui a allaité ses deux enfants) est effarée du degré de non compétence en maternité et je pensais lui envoyer vos coordonnées ?
@Francea
Oui je fais des formations hospitalières 🙂
ok, donc je transmet. Des fois que